Québec, le 22 mars 2022 – Le député de René-Lévesque, leader parlementaire et porte-parole du Parti Québécois en matière de finances, Martin Ouellet, ainsi que le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, sont catégoriques : le gouvernement est obligé de faire un chèque pour faire oublier son inaction et son incapacité à s’attaquer aux causes structurelles de la crise de l’inflation.
« Avec ce budget, la CAQ démontre de nouveau qu’elle n’a pas de vision à moyen ni à long terme afin de réduire le coût de la vie de manière durable pour les Québécois. C’est bien beau, faire un chèque de 500 $; mais si on ne s’attaque pas aux causes du problème, on ne fait que pelleter par en avant et perpétuer l’appauvrissement des Québécois », a déclaré d’entrée de jeu le chef du Parti Québécois.
Essentiellement, la CAQ continue de nier la crise du logement en n’offrant que des miettes pour de nouveaux logements sociaux. Elle refuse également de s’attaquer au nœud du problème : les règles du marché immobilier qui permettent une telle surchauffe. « Il n’y a aucune mesure structurante; on ne rend pas plus difficile la revente rapide de résidences secondaires, on ne taxe pas les investisseurs étrangers, on n’abolit pas la clause F, etc. », a de son côté énuméré Martin Ouellet.
Par ailleurs, la CAQ n’offre aucune solution à long terme à propos du prix de l’essence, alors que les pétrolières continuent de s’en mettre plein les poches; ce qu’il faudrait faire, c’est les punir en s’attaquant aux pratiques anticoncurrentielles et en forçant les constructeurs automobiles à offrir davantage de véhicules électriques. Et, le comble, le gouvernement maintient le Plan québécois des infrastructures (PQI) à des niveaux susceptibles de contribuer encore à l’accélération de l’inflation au cours des prochaines années.
« Les familles québécoises se sont appauvries de plus de 3000 $ en moyenne en raison des mauvaises politiques publiques du gouvernement caquiste, et ce n’est pas en envoyant un chèque de 500 $ que celles-ci verront s’améliorer leur situation financière ni à moyen, ni à long terme », a renchéri M. Ouellet.
Des priorités au mauvais endroit
Bien qu’il soit d’accord avec l’aide ponctuelle offerte à une partie de la population québécoise, le Parti Québécois se questionne sur les priorités du gouvernement, qui a choisi d’offrir un montant significatif à des familles qui gagnent jusqu’à 200 000 $ par année.
« À notre avis, le gouvernement a de drôles, voire de mauvaises priorités. Sommes-nous devenus si riches, au Québec, qu’on a le luxe d’envoyer des chèques à des familles qui font jusqu’à 200 000 $ par année, alors qu’on ignore la crise du logement, qu’on n’agit pas en matière de soins à domicile et qu’on ne prend pas les moyens nécessaires pour assurer une place en CPE à tous les enfants? De plus, une famille qui gagne 200 000 $ par année va recevoir exactement le même montant qu’une famille qui gagne 20 000 $ ou 30 000 $; comment expliquer une telle politique, sinon par le fait que la CAQ voulait s’assurer d’envoyer un chèque au plus grand nombre d’électeurs possible à la veille des élections? Décidément, la CAQ repousse les limites de l’électoralisme! », a poursuivi Paul St-Pierre Plamondon.
Soins à domicile : une occasion manquée
« Ce budget représentait le budget de la dernière chance pour effectuer le virage tant souhaité par les Québécois, soit celui des soins à domicile. Et c’est complètement raté. Le gouvernement a plutôt choisi d’investir, en sommes additionnelles, deux fois plus dans le béton et dans les maisons des aînés que dans les soins à domicile, alors que le Québec accuse en cette matière un retard notable par rapport aux autres pays occidentaux. La CAQ a fait son choix : elle perpétuera son modèle qui donne la priorité au béton et qui ne permettra pas aux Québécois de vieillir à la maison », a dénoncé le député de René‑Lévesque.
Environnement : un budget du siècle dernier
La transition juste vers une économie durable s’avère une autre grande oubliée de ce budget. « Alors que le Parti Québécois propose d’investir 1 G$ par année, à même le Fonds des générations, le gouvernement investit, lui, des miettes; visiblement, il ne saisit pas l’ampleur du défi auquel nous faisons face. Au cours des prochaines années, de nombreux emplois devront être convertis dans de nouveaux secteurs d’avenir, et l’économie du Québec devra se transformer si elle veut maintenir sa compétitivité à l’échelle mondiale tout en atteignant ses cibles de réduction de GES. Qui, donc, subira en premier les impacts des changements climatiques? Nos travailleurs. Or, ce budget ne prend aucune mesure sérieuse pour assurer une transition harmonieuse et, surtout, il n’en fait pas une priorité », a ajouté Martin Ouellet.
Il manque 6 G$ en transferts en santé
Enfin, Paul St-Pierre Plamondon a rappelé le manque à gagner du fédéral pour les transferts en santé, évalué à 6 G$. « La CAQ nous promettait de gros gains dans le Canada, mais elle est face à ses propres contradictions et à ses nombreux échecs. Le gouvernement canadien, malgré la pandémie et les besoins grandissants de notre système de santé, nous prive de 6 milliards de dollars. Au Parti Québécois, nous refusons de consentir à ce destin d’éternels quémandeurs auprès d’une autre nation pour combler nos besoins vitaux. »
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SOURCE :
Laura Chouinard-Thuly
Attachée de presse
Aile parlementaire du Parti Québécois
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