nouvelles  |  15 Nov 2025

Le Parti Québécois présente son plan pour l’adoption d’une monnaie québécoise après une période de 10 ans de transition

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Sherbrooke, le 15 novembre 2025  – Le chef du Parti Québécois Paul St-Pierre Plamondon, accompagné du porte-parole aux Relations canadiennes, Alex Boissonneault, et du co-porte-parole du Parti Québécois en matière de Finances publiques, Gabriel Coulombe, ont présenté un autre chapitre du Livre bleu, intitulé « l’architecture financière d’un Québec indépendant ».

« Le Québec sera l’État le plus riche et le plus solide sur le plan des institutions à accéder au statut de pays dans l’histoire moderne. Après avoir étudié les trois scénarios possibles, soit de conserver la monnaie canadienne, d’adopter la monnaie américaine ou de créer une monnaie québécoise, nous en arrivons à la conclusion que la meilleure décision à long terme pour un Québec indépendant serait d’avoir sa propre politique monétaire, sa propre banque centrale et sa propre monnaie, à l’instar de pays similaires, comme la Suède, le Danemark, la Suisse, la Norvège ou l’Islande. L’indépendance, c’est de mettre fin à la dépendance : qu’elle soit politique, financière ou monétaire, la raison pour laquelle on veut y mettre fin c’est que la dépendance mène à des décisions qui sont prises en fonction des intérêts des autres et non pas de nos intérêts », explique Paul St-Pierre Plamondon.

EN BREF

  • Le Parti Québécois a analysé trois scénarios de politique monétaire dans un Québec indépendant;
  • À terme, une monnaie québécoise avantagerait l’économie du Québec;
  • Le Parti Québécois présente un plan en sept étapes, étalé sur environ une décennie;
  • Une commission indépendante sera mise sur pied pour faire des recommandations sur la politique monétaire québécoise, notamment sur la cadence de la démarche et sur l’opportunité d’aller de l’avant;
  • Le Parti Québécois propose une période de transition de 10 ans avec la continuité de l’utilisation du dollar canadien

Au terme de plusieurs mois de réflexion et de consultations auprès d’experts et d’économistes, le Parti Québécois a étudié trois scénarios de politique monétaire advenant l’indépendance du Québec, soit de conserver le dollar canadien, d’adopter le dollar américain ou de mettre sur pied une monnaie québécoise. C’est ce dernier scénario qui, selon toute vraisemblance, serait le plus favorable et utile aux Québécois.

« Nous avons fait un exercice d’analyse rigoureux et approfondi, au terme duquel les avantages d’établir une banque centrale et une monnaie québécoise surpassent largement les désavantages. Que ce soit pour contrôler nos taux d’intérêt en fonction de notre propre situation économique, pour soutenir nos institutions financières ou encore pour avoir un taux de change qui soit optimal pour une économie diversifiée comme celle du Québec, tout indique qu’une monnaie québécoise servirait mieux les intérêts supérieurs des Québécois », assure Paul St-Pierre Plamondon.

Le plan du Parti Québécois se déroulera donc en sept étapes, échelonnées sur une quinzaine d’années. Dans le but d’assurer la stabilité de l’économie québécoise et les modalités de la politique monétaire et de tracer le chemin pour y parvenir, un gouvernement du Parti Québécois confiera à une commission indépendante le mandat de mettre en place la politique monétaire québécoise. Celle-ci sera notamment formée de personnalités issues du secteur financier, du milieu des affaires, d’universitaires et de hauts fonctionnaires. Elle commencera son travail dans l’année suivant l’effectivité de l’indépendance.

« La commission aurait pour mandat de formuler des recommandations et de tracer le chemin pour parvenir à la mise en place d’une nouvelle monnaie ainsi que des institutions s’y rattachant. Elle émettra ses recommandations en totale liberté, notamment en ce qui concerne la cadence de la démarche. En dépolitisant le processus, nous nous assurerons que les plus éminents spécialistes en la matière mèneront une transition qui favorisera avant tout la stabilité de l’économie québécoise », précise Gabriel Coulombe.

Le Parti Québécois anticipe également que les sommes recouvrées en mettant fin aux dédoublements administratifs avec le fédéral permettront au Québec de devenir plus agile et efficace.

« Faire du Québec l’un des États à la fiscalité la plus compétitive en Amérique du Nord pour les entreprises fera partie de la politique du gouvernement d’un Québec indépendant et nous aurons les moyens de le faire. De plus, la nouvelle marque de commerce du Québec à l’international nous permettra de lancer d’importantes missions pour attirer des capitaux. Nous en ferons également l’un des meilleurs environnements d’affaires de la planète en réduisant la paperasse », explique Alex Boissonneault.

Au fil des années, on a assisté à de nombreuses campagnes de peur des fédéralistes sur les questions économiques, allant du camion de la Brink’s, à la “piastre à Lévesque” : on a tenté de faire croire à tort aux Québécois qu’ils n’avaient pas la capacité de devenir indépendants. La réalité, c’est qu’aucun État non indépendant n’aura acquis le statut de pays en étant aussi riche et aussi avancé que le Québec. 

« Nous aurons des outils indéniables et une position plus qu’enviable : 27e économie mondiale en termes de PIB par habitant, des institutions de dépôts et de crédits de renommée mondiale, banques d’affaires et de placement privé, institutions d’assurances, une bourse et 140 000 travailleurs dans les services financiers », rappelle Paul St-Pierre Plamondon.

Enfin, notons que le système financier canadien n’a pas toujours servi les intérêts du Québec, il a même parfois appauvri les Québécois.

« Le Canada abrite des intérêts économiques divergents qu’une seule banque centrale ne peut conjuguer efficacement. On parle de la crise de l’inflation des années 1980, où même le gouverneur de la Banque du Canada a admis qu’il aurait fallu plusieurs banques centrales et plusieurs devises. On parle du  mal hollandais dans les années 2000, qui a fait perdre 27 G$ d’exportation au Québec. On parle des taux d’intérêt élevés en 2023, en raison de la bulle immobilière dans l’Ouest, qui a appauvri les Québécois. Il faut prendre acte que le Québec n’a pas le contrôle de ses leviers économiques. 28 pays se sont dotés d’une banque centrale depuis 1989, et tous étaient moins avancés que nous. Le Québec a amplement la capacité et le capital humain pour se doter d’institutions qui lui permettront de s’enrichir », conclut Paul St-Pierre Plamondon.

 

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Source :

Emmanuel Renaud

Attaché de presse

erenaud@pq.org