Le Parti Québécois refuse que l’histoire soit enseignée à moitié

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Montréal, le 20 mars 2021 – Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, dénonce vivement la volonté du ministère de l’Enseignement supérieur d’amputer le contenu du cours Initiation à l’histoire de la civilisation occidentale, offert au collégial; il demande à la ministre Danielle McCann d’intervenir pour contrecarrer et éviter ce nivellement par le bas.

EN BREF

Malgré les critiques et le danger bien réel d’un point de vue intellectuel, la ministre McCann s’apprête à autoriser qu’on retire tout ce qui précède le XVe siècle du cours collégial Initiation à l’histoire de la civilisation occidentale.
Amputer délibérément l’histoire est une aberration; connaître le passé – et les racines de notre civilisation, notamment en ce qui a trait à la philosophie, à la science et aux origines de notre démocratie – est primordial pour comprendre la suite des événements et construire une pensée critique.
La ministre doit revenir sur sa décision et rétablir l’enseignement de l’histoire occidentale dans son entièreté, quitte à scinder le programme.

Dernièrement, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a donné le feu vert à une recommandation de son ministère voulant qu’à partir de 2023, l’Antiquité et le Moyen-Âge ne seront plus enseignés à une grande partie des étudiants du collégial, et ce, malgré les sonnettes d’alarme tirées par de nombreuses sommités. La raison? Le programme serait « trop chargé ».

« Voici une très éloquente illustration du concept de nivellement par le bas. Au Québec, depuis la fin des années 1960, nous sommes essentiellement passés du cours classique – qui insistait énormément sur les philosophes, les théologiens et les courants de pensée – à l’évacuation de tout savoir qui permette de penser par soi-même, d’avoir une pensée critique structurée; comme si nous voulions nous arracher de nos racines, effacer de notre mémoire tout le bagage de notre civilisation, notamment en ce qui a trait à la philosophie, à la démocratie et à la méthode scientifique. Ça ne peut certainement pas être une bonne nouvelle », a déclaré d’entrée de jeu Paul St-Pierre Plamondon.

La nouvelle mouture du cours prévoit l’enseignement de l’histoire récente seulement, soit celle du XVe siècle à nos jours. « Comment les étudiants s’y prendront-ils pour comprendre l’enchaînement des évènements historiques? Où entendront-ils parler, désormais, d’Athènes, des Romains, des époques et des évènements fondateurs de la civilisation occidentale? », se questionne le chef du Parti Québécois.

À l’instar d’enseignants émérites qui se sont exprimés, celui-ci propose une solution : diviser la matière à enseigner en deux cours, offerts en autant de sessions. « On ne peut pas amputer l’histoire selon l’humeur du moment! En tant que ministre, Mme McCann ne peut absolument pas cautionner une telle recommandation. Elle doit au contraire s’inspirer de la philosophie et de l’humilité de Bernard de Chartres qui, au XIIe siècle, a affirmé que les penseurs d’une époque donnée étaient des nains sur les épaules de géants; autrement dit, que toute avancée intellectuelle doit s’appuyer sur les travaux de nos prédécesseurs. C’est un principe immuable, qui conserve toute sa pertinence, aujourd’hui plus que jamais », a conclu Paul St-Pierre Plamondon.

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