Le Parti Québécois demande au Premier ministre de s’opposer formellement à une nouvelle hausse des taux

Facebook
Twitter

Québec, le 19 janvier 2023 – Le chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, souhaite que la Banque du Canada mette un terme à l’augmentation drastique des taux d’intérêt qui s’opère de manière brutale et ininterrompue depuis mars 2022. Il demande à François Legault d’intervenir formellement au nom du gouvernement du Québec afin de s’opposer à une nouvelle hausse. « S’occuper de l’économie, ce n’est pas de laisser les clés de notre situation économique au fédéral sans se poser de questions, le gouvernement du Québec se doit d’être proactif même si c’est une compétence fédérale. Il a le devoir d’intervenir maintenant de manière ferme, au nom du Québec, pour éviter que des familles québécoises se retrouvent à la rue en raison de la négligence de la Banque du Canada. Une nouvelle hausse du taux directeur lors de la mise à jour du 25 janvier prochain, potentiellement la 8e hausse en seulement 10 mois, représenterait des centaines de dollars en moins chaque mois dans les poches de plusieurs familles québécoises, ce qui serait catastrophique », a déclaré d’emblée le chef du Parti Québécois.

EN BREF

  • Le Parti Québécois s’oppose à une nouvelle augmentation du taux directeur et rappelle que depuis l’été, l’inflation a commencé à se calmer considérablement.
  • Paul St-Pierre Plamondon demande à François Legault de s’opposer formellement à une nouvelle hausse des taux au nom du gouvernement québécois.

La principale justification pour une nouvelle augmentation du taux directeur serait que l’inflation n’a pas ou ne diminue pas suffisamment. Or, tous les signaux pointent dans le sens inverse. En effet, selon l’économiste Pierre Fortin, l’inflation s’est calmée considérablement depuis l’été et a poursuivi sa stabilisation durant tout l’automne. De décembre 2021 à juin 2022, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté au rythme annuel trépidant de 12,5 % au Québec. Depuis, il y a eu une accalmie : l’IPC a atteint un plateau et n’a crû en moyenne que de 0,4 % en rythme annuel de juin à décembre 2022. Ce qui est inférieur à la cible de 2 % par année que la Banque du Canada s’est engagée à rétablir à terme.

« De plus en plus de voix et d’économistes crédibles s’élèvent pour dire que la Banque du Canada ferait une grave erreur si elle augmentait à nouveau son taux directeur lors de la prochaine mise à jour qui arrive dans moins d’une semaine. La prémisse de base en faveur d’une nouvelle hausse est erronée. Les données le prouvent. Les familles québécoises ont le droit à plus de prévisibilité et à ce qu’on ne leur presse pas le citron au point de les étouffer, alors que l’inflation a déjà commencé à diminuer largement. De plus, une hausse des taux peut prendre entre 12 et 18 mois avant d’avoir son plein effet sur l’inflation, ce qui signifie que les hausses que nous avons connues depuis mars 2022 auront un impact soutenu au courant des prochains mois. Il faut également rappeler que la Banque du Canada a dormi au gaz pendant plusieurs mois en minimisant la bulle immobilière et les premiers signes de la montée inflationniste, pour ensuite agir de manière précipitée et brutale, en mode panique. Les Québécois n’ont pas à faire les frais de cette négligence et cette incompétence », a poursuivi Paul St-Pierre Plamondon.

Le chef du Parti Québécois rappelle également les conséquences pour le Québec de ne pas avoir le contrôle sur sa propre politique monétaire. « C’est un réel enjeu, puisque le Québec ne contrôle pas sa politique monétaire, nous n’avons en principe pas notre mot à dire sur ces décisions qui ont un impact si substantiel dans les finances d’un grand nombre de nos citoyens québécois. Dans ce dossier, on a la nette impression que la Banque du Canada cherche d’abord un remède canadien à un problème canadien, avant de chercher un remède québécois, adapté à l’inflation québécoise. Dans d’autres villes canadiennes, la situation de la bulle immobilière n’est toujours pas sous contrôle. Au Québec par contre, malgré la flambée des prix post-déconfinement, le marché s’est stabilisé depuis plusieurs mois. Il faut que le Québec puisse gérer sa politique monétaire en fonction de ses réalités économiques et de ses propres intérêts, car les politiques pancanadiennes sont rarement adaptées aux différences de contexte économique dans chaque province. C’est une évidence pour nous. D’ici là, il ne faut pas pour autant donner au fédéral tout ce pouvoir sans demander des comptes et protéger nos intérêts », a conclu le député de Camille-Laurin.

– 30 –

SOURCE :

Emmanuel Renaud

Attaché de presse

Aile parlementaire du Parti Québécois

1 (418) 720-5717

Emmanuel.renaud@assnat.qc.ca        

à découvrir