Les projections concernant l’état de notre langue sont catastrophiques; le français comme langue parlée à la maison chutera de 82 % à 75 % d’ici 15 ans. Le français comme langue maternelle chutera sous les 70 %.
En ayant en tête le déclin des dernières années et celui à venir, il est nécessaire d’intervenir sur quatre axes majeurs – l’immigration, l’enseignement supérieur, le travail et la culture – pour inverser la courbe du déclin du français.
L’IMMIGRATION :
Nous sommes une nation non-indépendante, représentant 2 % d’un continent anglo-saxon, aux portes de l’empire le plus imposant culturellement des temps modernes. En plus de cela, nous faisons partie d’un État qui nous fait directement compétition sur le plan linguistique depuis des années en raison de sa politique de bilinguisme institutionnel. Le Québec ne se bat pas à armes égales. L’attractivité du français en Amérique ne peut pas compétitionner avec celle de l’anglais. C’est précisément pour cette raison que nous ne pouvons plus faire dans les demi-mesures.
C’est pourquoi, en matière d’immigration, nous devons minimalement :
- Exiger une connaissance du français à tous les immigrants économiques;
- Ajuster à la baisse le nombre d’immigrants accueilli par le Québec chaque année, en fonction de notre capacité réelle d’intégrer en français;
- Régionaliser l’immigration;
- Appliquer la loi 101 aux enfants d’immigrants temporaires.
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR :
Le français n’a aucun avenir au Québec si l’anglais devient graduellement la langue de l’enseignement supérieur, tant au cégep qu’à l’université. Les cégeps ne doivent pas devenir des centres de standardisation en anglais. Le contingentement des places en anglais a d’ailleurs pour conséquence de rehausser l’attrait et le caractère élitiste de l’enseignement en anglais, créant l’image que le français donne une éducation de deuxième rang.
Les études le démontrent : les cégeps anglophones contribuent à l’anglicisation, car la langue de l’enseignement au collégial peut avoir une incidence décisive pour la suite. Ainsi, c’est 72 % des élèves des cégeps anglophones qui disent vouloir poursuivre sur le marché du travail en anglais, selon une enquête sur les comportements linguistiques au collégial. L’impact sur la socialisation dans le monde adulte est incontestable.
- Étendre la loi 101 au cégep;
- Renoncer à l’agrandissement du cégep Dawson et de McGill au coût de 750M$;
- Rendre obligatoire la réussite d’une épreuve uniforme en français dans les cégeps anglophones;
- Imposer une proportion maximale de cours en anglais dans les universités francophones.
On observe également une dérive lorsque vient le temps d’exiger l’anglais à l’embauche. Dans 63 % des cas à Montréal, on l’exige, même si cela n’est pas forcément nécessaire. Quel message envoyons-nous aux nouveaux arrivants, qui doivent déjà s’intégrer en français et en apprendre la langue? Que s’ils n’apprennent pas l’anglais, ils ne pourront jamais avoir un emploi décent? On envoie un très mauvais message.
C’est pourquoi, en matière de langue du travail, nous proposons:
- D’étendre la loi 101 aux entreprises de 25 à 49 employés;
- D’étendre la 101 aux entreprises à Charte fédérale;
- D’interdire aux employeurs de demander l’anglais à l’embauche lorsque le poste ne requiert pas véritablement la maitrise de cette langue.
LA CULTURE :
Notre langue officielle est un élément essentiel de notre culture et de notre fierté nationale.
C’est pourquoi, en matière de culture, nous proposons:
- De créer un bureau de promotion du contenu québécois;
- De doubler les budgets de Télé-Québec pour élargir sa mission en favorisant l’augmentation de la diffusion de contenu culturel québécois, et s’assurer d’en faire une réelle chaîne de télévision nationale.
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