Québec, le 5 septembre 2023 – Le chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, souhaite que la Banque du Canada mette un terme à l’augmentation brutale des taux d’intérêt qui s’opère de manière ininterrompue depuis mars 2022. Il demande à François Legault d’intervenir formellement au nom du gouvernement du Québec afin de s’opposer à une nouvelle hausse. « S’occuper de l’économie, ce n’est pas de laisser les clés de notre situation économique au fédéral sans se poser de question. Le gouvernement du Québec se doit d’être proactif même si c’est une compétence fédérale. Si le premier ministre de la Colombie-Britannique et celui de l’Ontario peuvent le faire, il n’y a rien qui empêche François Legault de se faire entendre. Il a le devoir d’intervenir maintenant de manière ferme, au nom du Québec, pour éviter que les familles québécoises s’appauvrissent encore davantage en raison de la négligence de la Banque du Canada. Une nouvelle hausse du taux directeur lors de la mise à jour de demain, potentiellement la 11e depuis mars 2022 seulement, représente des centaines de dollars chaque en moins chaque mois dans les poches de plusieurs familles québécoises, ce qui serait catastrophique », a déclaré d’emblée le chef du Parti Québécois.
EN BREF
- Paul St-Pierre Plamondon demande à François Legault de s’opposer formellement à une nouvelle hausse des taux au nom du gouvernement québécois, comme l’ont fait les premiers ministres de la Colombie-Britannique de l’Ontario
- Paul St-Pierre Plamondon avait déjà demandé au premier ministre d’intervenir en janvier dernier, mais celui-ci est demeuré complètement silencieux sur cette question cruciale pour le portefeuille des Québécois.
Lors de la dernière hausse du taux directeur en juillet, la Banque du Canada a laissé entendre que le taux directeur pourrait être augmenté encore si l’inflation ne diminue comme elle le souhaiterait. Or, le principal facteur ayant contribué à la variation sur 12 mois (mai 2022 à mai 2023) de l’Indice des prix à la consommation, c’est le coût de l’intérêt hypothécaire, lequel a bondi de 29,9%. « C’est très ironique de voir que le principal facteur de l’inflation actuellement est causé par la Banque du Canada elle-même et par sa politique de resserrement monétaire! Comme l’affirmait Pierre Fortin en début d’année, l’inflation s’est stabilisée dans la grande majorité des secteurs. De plus, il faut également rappeler que la Banque du Canada a dormi au gaz pendant plusieurs mois en minimisant la bulle immobilière et les premiers signes de la montée inflationniste, pour ensuite agir de manière précipitée et brutale, en mode panique. Les Québécois ont assez payé pour cette incompétence. Les hausses appauvrissent des centaines de milliers de Québécois et brisent le rêve de toute une génération qui aspire à accéder à la propriété. Il n’y a aucune raison pour laquelle François Legault n’imiterait pas ses homologues des autres provinces en demandant officiellement de ne pas procéder à une nouvelle hausse demain.
Je rappelle que j’avais fait cette demande au premier ministre en janvier 2023, sans réponse. Depuis, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur encore à deux occasions, ce qui représente des centaines de dollars en moins pour des milliers de familles », a poursuivi le chef péquiste.
Le chef du Parti Québécois rappelle également les conséquences pour le Québec de ne pas avoir le contrôle sur sa propre politique monétaire. « C’est un réel enjeu, puisque le Québec ne contrôle pas sa politique monétaire, nous n’avons pas de pouvoirs sur des décisions canadiennes qui semblent déconnectées de notre réalité et qui ont un impact si substantiel dans les finances des citoyens québécois. Dans ce dossier, on a la nette impression que la Banque du Canada cherche d’abord un remède canadien à un problème canadien, avant de chercher un remède québécois, adapté à l’inflation québécoise. Dans d’autres villes canadiennes, la situation de la bulle immobilière n’est toujours pas sous contrôle. Au Québec, cependant, malgré la flambée des prix post-déconfinement, le marché s’est stabilisé depuis plusieurs mois. Il faut que le Québec puisse gérer sa politique monétaire en fonction de ses réalités économiques et de ses propres intérêts, car les politiques pancanadiennes sont rarement adaptées aux différences de contexte économique dans chaque province. C’est une évidence pour nous. D’ici là, il ne faut pas pour autant donner au fédéral tout ce pouvoir sans demander des comptes et protéger nos intérêts, surtout quand même les autres provinces le font », a conclu le député de Camille-Laurin.
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SOURCE :
Emmanuel Renaud
Attaché de presse
Aile parlementaire du Parti Québécois
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